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Qualité :

Vanilles des îles de Guadeloupe

Les actus du projet

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Vanilles de Guadeloupe – Vanilla planifolia

Vanilles de Guadeloupe – Vanilla planifolia

GénéralitésVanilla planifolia est une liane de plusieurs dizaines de mètres, possédant une tige charnue et flexueuse. Des racines aériennes permettent sa fixation sur le support.Les feuilles sont planes, d’où son nom, ovales, épaisses, charnues et plus longues que les...

Contexte

Le paysage agricole Guadeloupéen est caractérisé par la grande diversité de ses systèmes de production. L’agriculture guadeloupéenne observe une gamme de systèmes de production allant de systèmes intensifs spécialisés (filières d’exports) à des systèmes agricoles familiaux peu mécanisés et diversifiés (qualifiés de filières de diversification). L’agriculture familiale domine la majorité des types d’exploitations, y compris les plus grandes. La majorité des exploitations agricoles relèvent donc de ce que l’on nomme « la Petite Agriculture Familiale ». Les études récentes montrent que la PAF est constituée d’une majorité d’exploitations demeurées ancrées dans « des savoirs écologiques traditionnels ». Elle se caractérise aussi par la transmission de savoir-faire, par la production, la valorisation et la préservation de ressources dites « traditionnelles ». Elle participe ainsi au développement de produits patrimoniaux et de filières historiques à forte valeur ajoutée, telle la filière vanille. 

La filière « Vanille des îles

de Guadeloupe »

Aujourd’hui, la culture patrimoniale de la vanille est dans une dynamique de relance portée localement par des producteurs moteurs qui s’inscrivent activement dans le développement agricole et rural de leurs territoires. La diversification de la filière biologique vers des cultures « atypiques » à fort potentiel de valorisation, qui étaient devenues marginales bien qu’adaptées au climat, comme la vanille, le cacao et le café, s’est en effet fortement développée ces dernières années.

Face à la concurrence des pays tiers dont la compétitivité-coût est insurpassable, seule une montée en gamme permettra de préserver voire d’accroître les parts de marché des producteurs ultramarins. Actuellement, les agriculteurs sont demandeurs d’une structuration de filière autour d’un produit haut de gamme, leur permettant ainsi une sécurité économique autour d’un produit patrimonial. Une étude de faisabilité de construction de filière doit donc être réalisée.

L’APAGwa développe un projet qui vise à conserver et valoriser les produits traditionnels et la biodiversité issus des systèmes agroforestiers, et ce en mobilisant les signes de qualité et d’origine, et notamment les Indications Géographiques. A dessein, une étude de faisabilité de la mise en place d’un signe de qualité sur la filière « Vanilles de Guadeloupe » est en train d’être montée.

Les objectifs

du projet

L’objectif de ce projet est de construire, avec les agriculteurs, un bilan de la filière des vanilles de Guadeloupe en vue d’établir un propos stratégique et comparatif de la mise en place d’un SIQO sur les produits issus de la filière. Ce bilan comprendra l’écriture et l’analyse des pratiques agronomiques, environnementales, économiques mais aussi sociétales tout au long de la chaîne de valeurs de la filière, tout en construisant un propos partagé entre les agriculteurs, les instituts techniques et les conseillers agricoles.

Il s’agira de renseigner de manière critique, les trois pôles de construction des SIQO :

Produits & Territoire

Les produits choisis, dans leur cahier des charges et la justification du lien au terroir et à l’origine, permettent-ils de valoriser-préserver- conforter, les pratiques anthropiques à l’origine de la « haute valeur naturelle » des systèmes de culture observés ?

Action collective

Comment décrire et qualifier les processus d’action collective en cours ? Qu’est-ce qui mobilise les acteurs locaux pour aller vers une IG ? Quels conflits, quels terrains d’entente, pour quels résultats espérés ? Quelles modalités d’institutionnalisation de l’IG ?

Dynamiques de marché système alimentaires

Dans quelles dynamiques sectorielles et commerciales de fonds s’inscrivent les IG/les projets d’IG étudiés ? Quelle garantie du premium, pour quelle répartition de la valeur ajoutée le long de la chaîne de valeur et pour quelles modifications dans les réseaux commerciaux / filières auxquels le produit appartient ?

L’étude de faisabilité devra permettre de répondre à une question simple : jusqu’à quel point la mise en place d’un SIQO est un  outil efficace pour porter une intention de développement agricole rural autour d’une micro-filière en Guadeloupe ?

Qu’est-ce qu’un SIQO ?

    Les SIQO (Signes Officiels de la Qualité et de l’Origine) sont des marques de différenciation commerciale des produits agricoles, basés sur la valorisation des qualités qui leur sont conférées par leur rattachement à un territoire spécifique. Elles mettent souvent en avant des pratiques traditionnelles de production ou de transformation, intimement liées à des savoir-faire spécifiques, que l’on retrouve dans la notion de terroir. Les IG sont encadrées au niveau international par l’accord sur les ADPIC (As ADPIC (Aspect des droits de propriété intellectuelle relatifs au commerce). A l’échelle européenne, la réglementation définit deux formes de SIQO :

    • Les appellations d’origine protégées (AOP) concernent des produits pour lesquels l’ensemble des étapes de production et de transformation sont réalisées sur le territoire de l’appellation ;
    • Les indications géographiques de provenance (IGP) concernent des produits pour lesquels au moins l’une de ces étapes est réalisée sur le territoire de l’appellation.

    Les SIQO sont donc d’abord des outils économiques de segmentation de marché, visant à différencier des produits alimentaires à partir de leur lien au territoire. Ce ne sont pas des outils établis au départ dans une optique de protection de la biodiversité ou de prise en charge des enjeux environnementaux des territoires concernés (ce qui est plutôt pris en charge par le label « agriculture biologique »). Néanmoins, le lien entre SIQO et protection de l’environnement est de plus en plus souvent invoqué comme une possibilité d’utilisation de cet outil. En effet, les savoirs locaux et pratiques de production valorisés dans les cahiers des charges des SIQO sont souvent des pratiques « traditionnelles », extensives, intégrées de longue date sur le territoire et contribuant ainsi à façonner une agro-biodiversité spécifique, par opposition à des logiques de production et de transformation plus intensives et industrialisées (donc produisant des produits de moindre qualité).

    Dans les faits, les études scientifiques ayant tenté de démontrer l’effet environnemental réel des SIQO n’arrivent qu’à des résultats mitigés. En effet, la prise en charge des enjeux biodiversité dépend fortement des exigences contenues dans les cahiers des charges. Or, la rédaction du cahier des charges d’un SIQO est un processus éminemment politique. D’autre part, le phénomène de normalisation des pratiques imposé par la rédaction du cahier des charges (qui vise souvent à permettre une valorisation du produit à l’export) peut conduire à une perte des spécificités locales favorables à la biodiversité. Ce n’est donc que sous certaines conditions spécifiques, propres à chaque territoire, et largement conditionnées par le contenu et l’applicabilité du cahier de charges, que l’outil IG peut effectivement contribuer à préserver la spécificité et la biodiversité des espaces façonnés par des interactions hommes-milieux particulières.